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la rampe, il faut les prendre sous les bras et les traîner à reculons en remontant vers le théâtre, pour que la chute du rideau ne les sépare pas de leur suite éplorée.

Les loges sont garnies de rideaux de damas rouge qui les rendent un peu sombres ; la salle elle-même n’est pas très-éclairée ; toute la masse de lumières est réservée pour la scène. Cette disposition et la puissance des rampes de gaz permettent d’exécuter des effets vraiment magiques. Le lever de soleil qui termine le ballet de Giselle produit une illusion complète, et fait honneur à l’habileté de M. Greave. — L’on donnait avec Giselle un opéra de Donizetti, Gemma de Vergy, imité, pour le poëme, du Charles VII chez ses grands vassaux, de Dumas, et pour la musique de Donizetti lui-même, sans préjudice de Bellini et de Rossini. — Le ténor Guasco et Mlle Adélaïde Moltini, de Milan, ont trouvé moyen de s’y faire applaudir ; mais les épaules de la Moltini sont pour moitié au moins dans les applaudissements.

Quoique le beau monde ne fût pas encore