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portent à chaque angle un clocheton aigu ; les trois clochers bizarrement tailladés à jour de Saint-Jean-l’Évangéliste, sans compter les dents de scie formées par les aiguilles des chapelles lointaines, les cheminées de fabriques et les toits de maisons. Le pont du Vauxhall, qui est le dernier qu’on trouve de ce côté, clôt dignement la perspective. Tous ces ponts, qui sont en pierre de Portland ou en granit de Cornouailles, ont été construits par des sociétés particulières, car à Londres le gouvernement ne se mêle de rien, et les dépenses en sont couvertes par un droit de péage. Ce péage, pour les piétons, est perçu d’une façon assez ingénieuse. On passe par un tourniquet qui, à chaque tour, fait avancer d’un cran une roue graduée placée dans le bureau de perception ; de cette manière on sait exactement le nombre de gens qui ont traversé le pont dans la journée, et la fraude est impossible de la part des employés.

Pardonnez-moi si je vous parle toujours de la Tamise, mais le panorama mouvant qu’elle déroule sans cesse est quelque chose de si neuf