vif dans le ciel, eût effacé l’éclat des étoiles et des planètes ; assertion hyperbolique qui nous paraît un peu trop orientale. D’autres bandes sont chargées de l’éloge d’Abu Abd Allah, autre sultan qui fit travailler à cette partie du palais. Les fenêtres sont chamarrées de pièces de vers en l’honneur de la limpidité des eaux du réservoir, de la fraîcheur des arbustes et du parfum des fleurs qui ornent la cour du Mezouar, qu’on aperçoit, en effet, de la salle des Ambassadeurs à travers la porte et les colonnettes de la galerie.
Les meurtrières à balcon intérieur percées à une grande hauteur du sol, le plafond en charpente sans autres décorations que des zigzags et des enlacements formés par l’ajustement des pièces, donnent à la salle des Ambassadeurs un aspect plus sévère qu’aux autres salles du palais, et plus en harmonie avec sa destination. De la fenêtre du fond, l’on jouit d’une vue merveilleuse sur le ravin du Darro.
Cette description terminée, nous devons encore détruire une illusion : toutes ces magnificences ne sont ni en marbre ni en albâtre, ni même en pierre, mais tout bonnement en plâtre ! Ceci contrarie beaucoup les idées de luxe féerique que le nom seul de l’Alhambra éveille dans les imaginations les plus positives, mais rien n’est plus vrai : à l’exception des colonnes ordinairement tournées d’un seul morceau et dont la hauteur ne dépasse guère six à huit pieds, de quelques dalles dans le pavage, des vasques des bassins, des petites chapelles à déposer les babouches, il n’y a pas un seul morceau de marbre employé dans la construction intérieure de l’Alhambra. Il en est de même du Généralife : nul peuple d’ailleurs n’a poussé plus loin que les Arabes l’art de mouler, de durcir et de ciseler le plâtre, qui acquiert entre leurs mains la dureté du stuc sans en avoir le luisant désagréable.
La plupart de ces ornements sont donc faits avec des moules, et répétés sans grand travail toutes les fois que la