ment sur une belle femme, sur une belle reine ?
Sa vie était d’errer autour des demeures royales pour respirer le même air que Cléopâtre, pour baiser sur le sable, bonheur, hélas ! bien rare, l’empreinte, à demi effacée de son pied ; il suivait les fêtes sacrées et les panégyries, tâchant de saisir un rayon de ses yeux, de dérober au passage un des mille aspects de sa beauté, Quelquefois la honte le prenait de cette existence insensée ; il se livrait à la chasse avec un redoublement de furie, et tâchait de mâter par la fatigue l’ardeur de son sang et la fougue de ses désirs.
Il était allé à la panégyrie d’Hermonthis, et, dans le vague espoir de revoir la reine un instant lorsqu’elle débarquerait au palais d’été, il avait suivi la cange dans sa nacelle, sans s’inquiéter des âcres morsures du soleil par une chaleur à faire fondre en sueur de lave les sphinx haletants sur leurs piédestaux rougis.
Et puis, il comprenait qu’il touchait à un moment suprême, que sa vie allait se décider, et