qui poignoit au vif ; et il y avoit outre cela grand plaisir au son de sa voix seulement et à sa prononciation, parce que sa langue étoit comme un instrument de musique à plusieurs jeux et registres, qu’elle tournoit aisément un tel langage comme il lui plaisoit, tellement qu’elle parloit à peu de nations barbares par truchement, mais leur rendoit par elle-même réponse, au moins à la plus grande partie, comme aux Égyptiens, Arabes, Troglodytes, Hébreux, Syriens, Médois et Parthes, et à beaucoup d’autres dont elle avoit appris les langues. »
Elle avait l’esprit raffiné, à la façon des Alexandrins. Elle reçut d’Antoine, comme un présent agréable, la bibliothèque de Pergame, composée de deux cent mille volumes. Elle n’a été un monstre que dans l’imagination ampoulée des poètes amis d’Auguste. Ils ont dit qu’elle se prostituait aux esclaves. Ils n’en savaient rien. On lui a donné pour amants Cnéius Pompée, César, Dellius, Antoine et aussi Hérode, roi des Juifs, qui était très beau. Mais il n’y a de certain que ses relations avec César et avec Antoine. Le reste n’est pas