qui transit à l’ombre glaciale de sa mère n’a pas cette pureté craintive.
Les plaisirs de Meïamoun, pour un jeune homme de si farouche approche, étaient cependant d’une singulière nature il partait tranquillement le matin avec son petit bouclier de cuir d’hippopotame, son harpé ou sabre à lame courbe, son arc triangulaire et son carquois en peau de serpent, rempli de flèches barbelées ; puis il s’enfonçait dans le désert, et faisait galoper sa cavale aux jambes sèches, à la tête étroite, à la crinière échevelée, jusqu’à ce qu’il trouvât une trace de lionne ; cela le divertissait beaucoup d’aller prendre les petits lionceaux sous le ventre de leur mère. En toutes choses il n’aimait que le périlleux ou l’impossible ; il se plaisait fort à marcher dans des sentiers impraticables, à nager dans une eau furieuse, et il eût choisi pour se baigner dans le Nil précisément l’endroit des cataractes : l’abîme l’appelait.
Tel était Meïamoun, fils de Mandouschopsch. Depuis quelque temps son humeur était de-