Il aimait l’Orient, ses trésors, ses monstres, ses voluptés, ses splendeurs, ses parfums, sa poésie.
Le bon Plutarque ne se trompait pas : Marc Antoine avait de l’agrément et de la gaieté dans ses amours. C’est lui qui imagine les folies de la Vie Inimitable, les déguisements de nuit, les parties de pêche sur le Nil, les fêtes prodigieuses.
La Vie Inimitable fut interrompue par la guerre de Pérouse et par le mariage d’Antoine avec Octavie. Elle reprit plus ardente et plus frénétique au retour de l’infidèle et fatal amant.
Puis ce fut la guerre. Actium et cette fuite soudaine de Cléopâtre au milieu de la bataille, cette fuite, inexpliquée encore, que l’amiral Jurien de la Gravière considère comme une manœuvre habile.
À Alexandrie, Antoine, déshonoré et perdu, montre encore un esprit d’une fantaisie extraordinaire. Il se bâtit sur la jetée, dans la mer, une cabane qu’il nomme son Timonium et où il veut vivre seul, à l’exemple de Timon d’Athènes. Il se dit misanthrope, et c’est un misan-