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Scène XII.
LE FAUTEUIL.
Je brûle d’amour pour-toi ; je te trouve si charmante sous ta robe à grandes fleurs blanches et vertes ! tu as des pieds si mignons, des bras si bien tournés, un dos si souple ! tu t’étales avec tant de grâce au coin de la cheminée, qu’il faut absolument que je me marie avec toi, ô ravissante bergère !
LA BERGÈRE.
Si je n’étais pas verte et si mes paupières n’étaient pas retenues par des clous dorés, je rougirais et je baisserais les yeux ; car vous mettez dans tout ce que vous dites un feu si surprenant et vous me regardez d’un air si vainqueur que j’en suis toute déconcertée. Vous êtes un véritable Amilcar pour l’audace ; et si je n’avais peur que vous ne soyez un Galaor pour l’inconstance, je don-