Page:Gautier - Une larme du diable.djvu/101

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’HORLOGE DE L’ÉTERNITÉ.

Quatre, cinq, six.

SATANAS.

C’est l’heure !… Voilà Azraël. J’ai perdu !

ALIX.

Quoi donc ? Quelle est cette apparition ?

AZRAEL.

Je suis ton ange gardien. Celui-là, c’est le diable ! (Alix s’évanouit.)

L’HORLOGE DE L’ÉTERNITÉ.

Minuit !… Elle est sauvée !

LE BON DIEU.

Satanas, vous avez été autrefois le plus beau de mes anges et celui que j’aimais le mieux ; tout déchu que vous êtes, vous conservez encore quelques vestiges de ce que vous avez été, et vous n’êtes pas totalement méchant. Cette larme que j’ai fait recueillir dans une coupe de diamant sera pour vous un breuvage précieux dont l’intarissable fraîcheur vous empêchera de sentir les flammes dévorantes de l’enfer ; elle vous vaudra mieux que le verre