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SCÈNE VII

Après avoir tué l’éléphant, le roi revient ; inquiet de ne pas voir Sacountalâ, il parcourt la scène à grands pas. Il aperçoit à la fin celle qu’il aime, endormie sur les fleurs. Il se rapproche, s’agenouille, l’admire dans une contemplation passionnée, tend les mains vers elle et lui envoie des baisers ; à travers son sommeil, Sacountalâ semble avoir conscience du retour de son royal amant : elle soupire, elle tressaille et se lève comme en extase, se rapprochant toujours de Douchmanta qui l’attire ; au bout de quelques pas, elle finit par se trouver entre les bras du roi et se réveille avec un mouvement d’effroi et de pudeur. On pourrait les voir. Les jeunes brahmes errent dans la forêt.

Douchmanta, sans l’écouter, lui dit qu’il l’aime éperdument ; mais Sacountalâ ne veut pas croire à ses protestations. Un trop grand intervalle les sépare, toute union est impossible entre eux ; elle essaye de se dégager des étreintes du roi, lui échappe, et va se réfugier dans le temple. Douchmanta la détache de l’autel, la ramène près du banc de mousse, se jette à ses pieds, l’entoure de ses bras et lui promet de l’épouser. Elle sera reine dans le beau palais d’Hastinapourou, la ville sainte. La jeune fille, comme enivrée, penche sa tête sur l’épaule du roi, qui lui met un baiser au front ; en même temps, il lui passe au doigt son anneau qui lui ouvrira les portes du palais et la fera reconnaître pour une fiancée royale.