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Péri se révèle à lui, triste, affligée. — Quoi ! est-ce ainsi que tu mérites d’être l’amant d’un esprit supérieur ? Te voici déjà retombé dans les liens terrestres ! je ne veux pas d’un cœur partagé. Adieu ! — Elle disparaît, emportant avec elle le sélam magique, dont Achmet n’est plus digne. — Nourmahal, étonnée de tout cela et de la froideur subite qui succède aux protestations d’amour d’Achmet, a recours d’abord aux larmes, aux supplications ; puis elle éclate en reproches. Achmet, fatigué de ses obsessions, la repousse, la chasse et la vend au marchand d’esclaves, Ommêyl, sans se laisser attendrir par les prières des autres odalisques. La Péri, redevenue visible, heureuse de son triomphe, frappe de joie dans ses petites mains, et, se penchant sur l’épaule d’Achmet, elle lui rend le bouquet magique. — Nourmahal sort avec le marchand en faisant un geste de menace et de vengeance.