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VI

AU THÉATRE-FRANÇAIS

Novembre 1870.

La dernière affiche du Théâtre-Français, dont on voit encore quelques lambeaux lavés par la pluie sur les kiosques, porte la date du 5 septembre : on jouait ce jour-là le Lion amoureux, de Ponsard. On a beaucoup agité la question de savoir si, dans cette grande tristesse, il n’y avait pas quelque chose qui blessait la pudeur publique à rouvrir les spectacles. De bonnes raisons ont été données pour et contre, et nous ne recommencerons pas une discussion désormais inutile. Quelques théâtres ont entre-bâillé leurs portes dans un but de bienfaisance et pour des représentations diurnes entremêlées de conférences et d’intermèdes ; on a récité en habit