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Cette statue verte, ces vases verts, sur ce fond vert dans cette pénombre où la lumière prend une teinte verdâtre produisent un effet étrange dont la bizarrerie ne déplaît pas ; cela repose un peu de l’éternelle blancheur des marbres sur les rideaux de verdure.

Mais nous décrivons le jardin moderne et c’est au bosquet ancien que nous avons affaire. Revenons à notre labyrinthe. Devant la porte faisaient sentinelle deux statues en plomb coloriées, représentant l’une l’Amour et l’autre Ésope, le fabuliste, la première de Legros, la seconde de Baptiste Tuby.

Nous copions dans un guide du temps les lignes suivantes : « L’amour tient entre les mains un peloton de fil pour signifier que si ce dieu nous jette parfois dans un labyrinthe d’inconvénients, ce même dieu nous donne aussi le moyen de les démêler et de les surmonter. Cependant Ésope semble lui remontrer que son peloton est inutile et que sans la sagesse on ne peut jamais sortir des abîmes que l’amour nous a creusés. » Cela nous semble expliqué à merveille et aussi ingénieux d’interprétation que la Symbolique de Creuzer. La présence de l’Amour et d’Ésope à