Page:Gautier - Tableaux de Siége.djvu/299

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aurons, à peu de chose près, l’aspect primitif de la pièce des Dômes. Pour que l’effet soit complet, faisons couler dans le cheneau de la seconde balustrade l’eau que lançaient les bouillons jaillissants des piédestaux encastrant les balustres et déversons-la en nappe à l’intérieur du bassin ; rapportons de Saint-Cloud, où elles doivent être encore et où Louis-Philippe les avait fait placer dans les jardins particuliers du château, les belles statues du Point-du-Jour, d’Ino, du berger Acis, de Flore, de la Chasseresse, de Galatée, d’Amphitrite et d’Arion, dues aux habiles ciseaux de Legros, de Rayol, de Tuby, de Magnier, d’Anselme Flamen, de Michel Anguier et de Raon, remettons-les sur leur socle à la place des statues de rencontre et de taille inégale prises au Petit-Trianon, et le grand roi ne trouverait rien de changé au bosquet des Dômes. Il ne serait pas surpris de ne plus voir la statue de la Victoire debout sur la vasque, puisque lui-même la fit enlever dans un accès de modestie qui ne lui était pas habituel. Peut-être eut-il tort. La Victoire allait bien au guerrier et triomphal de toute cette ornementation.