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d’une grande finesse d’exécution, représentant des attributs de guerre : trophées, armes, drapeaux, tambours, clairons, boucliers à la tête de Méduse, tout cela peu visible au premier abord, noirci, rouillé, verdi, plaqué çà et là d’une lèpre de mousse sèche, disjoint, fendillé, mais non irrévocablement perdu. L’imagination assiérait volontiers un aréopage sur ce banc qui trace sa courbe majestueuse ayant pour fond la tenture verte de la charmille.

En contre-bas, dans un cercle de gazon envahi par les mauvaises herbes, s’inscrit une balustrade hexagone, chantournée à ses angles, qui entourait le bassin, tari maintenant et dont le dallage se soulève. Beaucoup de balustres sont rompus ou tombés, laissant voir l’armature de fer qui les soutenait ; des débris obstruent la vasque du bassin et deux cicatrices de pierre à ras du sol signalent la place qu’occupaient « les dômes. »

Maintenant, relevons par la pensée ces deux dômes, ou plutôt ces deux pavillons, qui tombaient en ruine et que Louis-Philippe fit abattre, en jugeant sans doute la restauration trop coûteuse.

Ces dômes se faisaient face de chaque côté de