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s’étaient faufilés à la charmille et jetaient leurs guirlandes autour des statues, cherchant leur équilibre sur leurs socles croulants. Ils avaient mis une ceinture verte la taille d’une svelte Diane et un cothurne de feuillage au pied d’un héros mythologique. En l’absence du jardinier, le gazon s’amusait à pousser hors de ses limites et à tracer sur les allées. Quelle charmante solitude ! les rossignols, enivrés par les parfums de mai, exécutaient à l’envi leurs plus brillantes roulades et semblaient, devant un arbitre ailé, se livrer à un combat de chant comme les maîtres de la Wartbourg.

Nous nous assîmes tout rêveur dans l’enceinte déserte, oubliant le but de notre visite, qui était de rétablir l’ancienne figure du lieu. Mais, quand cette idée nous revint, notre tâche ne fut pas trop difficile. Une partie des ruines restées en place dessine le plan primitif avec une netteté suffisante.

Un banc circulaire, coupé de quatre escaliers qui descendent vers l’enfoncement où se creuse le bassin du jet d’eau a pour dossier une balustrade interrompue de distance en distance par des acrotères ou socles ornés de bas-reliefs méplats