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Les seuls vestiges restant des trois fontaines, c’est une végétation plus drue d’orties qui marque encore, comme les foulées dans l’herbe indiquent la danse des fées, le dessin de la plate-bande de gazon dont le premier bassin était entouré.

Ce bassin qu’on rencontrait d’abord en venant par la grille d’en bas était hexagone. Il en jaillissait huit gros jets d’eau montant à cinquante pieds de hauteur, et huit autres plus petits formant gerbe au milieu de la pièce et décrivant un quart de cercle la retombée.

Plus loin, sur une terrasse où l’on montait par un plan incliné côtoyé de deux cascades à gradins, s’étendait un bassin carré avec dix jets, les quatre gros placés aux angles, et les six autres au centre entre-croisant leurs fusées de cristal de manière à former un berceau ou pavillon.

Enfin, tout en haut, sur le dernier palier de la pente, s’arrondissait un bassin d’où s’élançaient avec un bruit, une impétuosité et une puissance d’ascension incroyables, cent quarante jets dans des bruines d’écume où dansaient des iris. Ces cent quarante jets, ajoutés à ceux des