Page:Gautier - Tableaux de Siége.djvu/137

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fier de sa magnifique armure, debout sur la rive du fleuve, appelle à grands cris le combat. Tel un cheval fougueux s’irrite contre le frein, impatient de s’élancer au signal de la trompette. »

Après chaque portrait Étéocle choisit le héros qu’il doit opposer à l’original.

Tous ces chefs ennemis ont des blasons et des devises comme des chevaliers du moyen âge. Capanée a pour emblème un homme nu, la main armée d’un flambeau, et cette figure crie, en lettres d’or : « Je brûlerai la ville. » Étéoclus porte sur son bouclier un soldat qui monte les degrés d’un échelle et vocifère ces mots écrits : « Mars lui-même ne me renverserait pas de dessus les remparts. » Un Typhon vomissant des flammes est gravé sur l’écu, large comme une roue, du gigantesque Hippomédon ; le beau Parthénopée a pour emblème un sphinx. Le sage Amphiaraus a dédaigné tout symbole. Quant à Polynice, deux figures apparaissent sur son bouclier : un guerrier couvert d’une armure d’or ; une femme qui s’avance d’un pas majestueux et qui conduit le guerrier par la main : « Je suis la justice, – disent les lettres de l’inscription, – je ramènerai cet homme et lui rendrai l’héritage