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lavis à l’encre de Chine, et méditez-vous l’esthétique du croquis ? En aucune façon. Seulement nous possédons quelques bouts de dessins faits çà et là, au hasard de nos promenades, qui n’ont pas assez d’importance pour être publiés à part, mais qui réunis sous la glace d’un passe-partout de bois de sapin à filets d’érable, pêle-mêle, le coin de l’un empiétant sur le coin de l’autre, pourraient procurer, à qui les regarderait, un quart d’heure de distraction pendant les longues soirées du siége. C’est un cadre rempli de la sorte que nous allons, si vous le permettez, suspendre au clou du feuilleton.

DANS LE JARDIN DES TUILERIES.

Un ballon, le Victor-Hugo, devait s’élever ce matin-là du jardin des Tuileries, et nous étions curieux d’assister à ce départ ; mais c’est une opération assez lente que le gonflement d’un ballon, et les derniers préparatifs prennent du temps. Pendant que les aérostiers (c’est ainsi qu’ils se nomment), coiffés de la casquette portant brodé en lettres d’or le mot aer et chaussés