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UN MOT SUR L’EAU-FORTE




En ce temps où la photographie charme le vulgaire par la fidélité mécanique de ses reproductions, il devait se déclarer dans l’art une tendance au libre caprice et à la fantaisie pittoresque. Le besoin de réagir contre le positivisme de l’instrument-miroir a fait prendre à plus d’un peintre la pointe du graveur à l’eau-forte, et de la réunion de ces talents, ennuyés de voir les murs tapissés de monotones images d’où l’âme est absente, est née la Société des Aquafortistes, dont l’œuvre, divisée en douze livraisons, forme le volume que précèdent ces lignes.

Nul moyen, en effet, n’est plus simple, plus direct, plus personnel que l’eau-forte. Une planche de cuivre enfumée d’un vernis, un poinçon quelconque, canif, grattoir ou aiguille, une bouteille d’acide, voilà tout l’outillage.