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parsifal

côté du temple et du château, qu’on ne voit pas, les trompettes font entendre solennellement le cri d’éveil matinal, et les dormeurs, qui avaient pour mission de veiller sur la forêt sacrée, se dressent en sursaut, honteux de s’être laissé vaincre par le sommeil. Gurnemanz gronde doucement les jeunes gens ; puis tous trois se prosternent dans une muette prière.

Le vieillard se relève le premier.

— Debout maintenant, jouvenceaux, s’écrie-t-il, l’heure est venue d’aller attendre le roi, précédant le lit de douleur qui le supporte, je vois déjà s’avancer vers nous les messagers. Et il aborde deux chevaliers qui descendent du château.

— Salut à vous ; comment Amfortas se trouve-t-il aujourd’hui ? De bien grand matin il descend vers les ondes du lac. Dites, la plante salutaire conquise pour lui par Gauvain, à force d’adresse et d’audace, elle a, je présume, apporté un soulagement ?

— Tu présumes ! toi qui pourtant sais