Page:Gautier - Quand on voyage.djvu/56

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sur les vitres dépolies par l’âpre vent de la mer, la moisissure a plaqué ses lèpres jaunes. Contre ces carreaux étamés efflorescences, que de fois, regardant dans sa rêverie l’Océan lointain, la belle Marguerite appuya cette tête charmante qui devait tomber en grève sous la hache du bourreau !

Chaque pièce a son inscription amoureuse et lugubre que l’on déchiffre encore sous la fumée du temps. Ici : « Ce qui me donne la vie, me cause la mort. » Là : « Sa froideur me glace les veines et son ardeur brûle mon cœur. » Plus loin : « Même en fuyant, l’on est pris. » Autre part, la pensée se formule en vers enlacés à des arabesques d’or :

Plusieurs sont atteints de ce feu,
Mais ne s’en guérit que fort peu.


Devise digne des jarretières de Temblèque et des mirlitons de Saint-Cloud.

À quelques endroits, l’inscription explique et commente une allégorie au sujet bizarre, aux couleurs assombries. Au-dessus d’une peinture noirâtre, on lit : « Les deux n’en font qu’un ; » au-dessus d’une autre : « Ainsi puissé-je mourir ! »

Faut-il, dans ces devises, lieux communs de la ga-