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les campaniles. Nous arrivions à temps pour la course.

N’est-ce pas bizarre d’entrer en poste dans une ville où aboutit un chemin de fer, et cela, avec les ingénieurs de la ligne ?


III


Vitoria, que nous avions vue en 1840 si morne, si triste et si déserte, était en proie à une animation extraordinaire. Une population nombreuse, parée de ses habits de fête, circulait dans les rues, et devant la fonda de Pollarès bourdonnaient, comme des abeilles devant une ruche trop pleine, des essaims de touristes.

Nous réparâmes succinctement le désordre de notre toilette dans les chambres qu’on nous avait gardées à grand’peine, et nous sortîmes sans demander le chemin de la place des taureaux : la foule marchant toute dans le même sens l’indiquait assez.

L’arène se trouvait à une faible distance de la fonda. Comme celui de toutes les places de taureaux, son aspect n’avait rien de monumental. Un vaste mur circu-