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blanc, des régates s’exécutent dans la rade, et les péripéties de la lutte intéressent et amusent les conviés sans leur faire perdre un coup de dent. Des détonations d’artillerie et des fanfares de musique basque proclament les vainqueurs.

Après le banquet, Sa Majesté et sa suite continuent leur route vers la France, où retournent aussi un certain nombre d’invités. D’autres, profitant de l’occasion gracieusement offerte par la Compagnie de faire un tour sur cette romantique terre de l’Espagne, objet de tant de rêves, restent à Saint-Sébastien, où ils vont attendre que le train pour Madrid reparte, ceux-ci méditant une excursion à Tolède, ceux-là une visite à la cathédrale de Burgos, d’autres un pèlerinage à l’Escurial ou une partie à Aranjuez. Quelques audacieux parlent de Grenade, de Cordoue et de Séville ; mais il faut être rentré le 25 août, problème difficile à résoudre.

En attendant, on se répand dans Saint-Sébastien, charmante ville qui a bien le cachet espagnol, avec sa place à arcades où se font les courses de taureaux et dont les maisons ont des fenêtres numérotées comme des loges de théâtre ; ses rues dallées où se projettent les miradores et les balcons d’où pendent des tapis et des tentures en l’honneur de la fête, et ses églises de style