jours avec lui un bouvier rustique et sauvage, et souvent d’une grande tournure, aux cheveux incultes, au chapeau pointu, à la veste brune, à l’aiguillon porté comme un sceptre antique ; ensuite, il y a une autre raison.
Nous demandions un jour à Cabat, le grand maître de notre jeune et merveilleuse école de paysage, comment, dans ses excursions, il se déterminait sur le choix du site qu’il voulait peindre.
— Je vais au hasard, nous répondit-il, jusqu’à ce que j’entende chanter les grenouilles. Où il y a des grenouilles, le site est toujours joli ; les grenouilles, cela veut dire un étang, de l’herbe fraîche, des roseaux verts, des oseraies et des saules.
Nos grenouilles, à nous, sont les bœufs. Leur apparition signifie une âpre cime, un plateau élevé, d’où l’on découvre inopinément une vue immense ; un panorama azuré de plaines, de montagnes, de vallées ; un horizon semé de villes et de villas, moiré d’ombre et de lumière. — Nos bœufs ne nous trompent pas plus que les grenouilles ne trompent Cabat.
Lorsque les pentes de l’Apennin commencent à s’incliner vers Florence, les sites gagnent quelque