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écartaient l’idée d’un duel ou d’une rixe où il aurait succombé ; ensuite l’événement eût été connu, et, mort ou vivant, Andrès eût été rapporté chez lui.

Il y avait donc là-dessous quelque mystère que la police seule pouvait éclaircir.

Geronimo, avec la naïveté des honnêtes gens, croyait à l’omniscience et à l’infaillibilité de la police ; il eut recours à elle.

La police, personnifiée par l’alcade du quartier, mit ses lunettes sur son nez, consulta ses registres, et n’y trouva rien, à dater du soir de la disparition d’Andrès, qui pût se rapporter à lui. La nuit avait été des plus calmes dans la très noble et très héroïque cité de Madrid : sauf quelques vols avec effraction ou escalade, quelque tapage dans les mauvais lieux, quelques rixes d’ivrognes dans les cabarets, tout avait été le mieux du monde.

« Il y a bien, dit le grave magistrat avant de refermer son livre, un petit cas de tentative de meurtre aux environs de la place de Lavapiès.

— Oh ! monsieur, répondit Geronimo déjà tout alarmé, pouvez-vous me donner quelques détails ?

— Quels vêtements portait don Andrès de Salcedo la dernière fois qu’il est sorti de chez lui ? demanda l’officier de police avec un air de réflexion profonde.