Page:Gautier - Militona, Hachette, 1860.djvu/95

Cette page n’a pas encore été corrigée

Un jeune Anglais recommandé à don Geronimo vint le saluer et commença une de ces conversations laborieuses que les habitants de la Grande-Bretagne ont seuls la persévérance de poursuivre, avec les gloussements et les intonations les plus bizarres, à travers les langues qu’ils ne savent pas.

Feliciana, qui entendait assez couramment le Vicaire de Wakefield, venait au secours du jeune insulaire avec une obligeance charmante, et prodiguait les plus doux sourires à ses affreux piaulements. Au théâtre del Circo, où ils se rendirent ensuite, elle lui expliqua le ballet et lui fit la nomenclature des loges… Andrès ne se montra pas encore.

En rentrant, Feliciana dit à son père :

« On n’a pas vu Andrès aujourd’hui.

— C’est vrai, dit Geronimo, je vais envoyer chez lui. Il faut qu’il soit malade. »

Le domestique revint au bout d’une demi-heure et dit :

« M. Andrès de Salcedo n’a pas paru chez lui depuis hier. »



VI


Le lendemain se passa sans apporter de nouvelles d’Andrès. On alla chez tous ses amis. Personne ne l’avait vu depuis deux jours.