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coup de fouet bien sanglé à travers la figure qui l’avait forcé à lâcher prise.

Lorsque, après s’être frotté les yeux tout pleurants de douleur, il eut recouvré la faculté de voir, le calesin était déjà au bout de la rue de la Fé, et le bruit de ses roues sur le pavé inégal allait s’affaiblissant. Perico, excellent coureur comme tous les jeunes Espagnols, et pénétré de l’importance de sa mission, avait pris ses jambes à son cou, et il eût assurément rattrapé la voiture si celle-ci eût roulé en ligne droite ; mais à l’extrémité de la rue, elle fit un coude, et Perico la perdit de vue un instant. Quand il tourna l’angle à son tour, le calesin avait disparu. Il était entré dans ce lacis de rues et de ruelles qui avoisinent la place de Lavapiès. Avait-il pris la rue del Povar ou celle de Santa-Inès, celle de las Damas ou de San-Lorenzo ? C’est ce que Perico ne put démêler ; il les parcourut toutes, en espérant voir le calesin arrêté devant quelque porte : il fut trompé dans son espoir ; seulement il rencontra sur la place la voiture qui revenait à vide et dont le conducteur, faisant claquer son fouet comme des détonations de pistolet par une sorte de menace ironique, se hâtait pour aller prendre un autre chargement.

Dépité de n’avoir pu faire ce qu’Andrès lui avait demandé, Perico s’était promené quelque temps dans les rues où il présumait que le calesin avait