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rompue et oubliée avant le terme fatal, et que d’ailleurs rien n’était si facile à cacher qu’une intrigue de ce genre, Feliciana et la jeune fille vivant dans des sphères à ne jamais se rencontrer. Ce serait sa dernière folie de garçon ; car dans le monde on appelle folie aimer une jeune fille gracieuse et charmante, et raison épouser une femme laide, revêche et qui vous déplaît ; après, il vivrait en ermite, en sage, en vrai martyr conjugal.

Les choses ainsi arrangées dans sa tête, Andrès s’abandonna aux plus agréables rêveries. Il était tenu par doña Feliciana Vasquez de los Rios à un régime de bon ton et d’amusement de bon goût qui lui pesait fort, bien qu’il n’osât protester ; il lui fallait se conformer à une foule d’habitudes anglaises, au thé, au piano, aux gants jaunes, aux cravates blanches, au vernis, sans circonstance atténuante, à la danse marchée, aux conversations sur les modes nouvelles, aux grands airs italiens, toutes choses qui répugnaient à son humeur naturellement libre et gaie. Malgré lui, le vieux sang espagnol s’insurgeait dans ses veines contre l’envahissement de la civilisation du Nord.

Se supposant déjà l’amant heureux de la manola du cirque, — quel homme n’est pas un peu fat, au moins en pensée ? — il se voyait dans la petite chambre de la jeune fille, débarrassé de son frac et faisant une collation de pâtisseries, d’oranges, de