Page:Gautier - Militona, Hachette, 1860.djvu/186

Cette page n’a pas encore été corrigée

en lui donnant une croquignole sur le nez ?... »

Juancho lança sur la loge où se trouvait Militona un regard ineffable où se fondaient tout son amour et toutes ses souffrances, et resta immobile devant le taureau.

L’animal baissa la tête. La corne entra tout entière dans la poitrine de l’homme et en sortit rouge jusqu’à la racine.

Un colossal cri d’horreur, composé de dix mille voix, monta vers le ciel.

Militona se renversa sur sa chaise, pâle comme une morte. Pendant cette minute suprême elle avait aimé Juancho.