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Feliciana avait une toilette extravagante de richesse.

En sortant de l’église, tout le monde disait de Feliciana : « Quelle belle robe ! » et de Militona : « Quelle charmante personne ! »



XI


Non loin de l’ancien couvent de Santo-Domingo, dans le quartier de l’Antequerula de Grenade, sur le penchant de la colline, s’élevait une maison d’une blancheur étincelante, qui brillait comme un bloc d’argent entre le vert foncé des arbres qui l’entouraient.

Par-dessus les murailles du jardin débordaient, comme d’une urne trop pleine, de folles guirlandes de vigne et de plantes grimpantes qui retombaient en larges nappes du côté de la rue.

À travers la grille de la porte on apercevait d’abord une espèce de péristyle, orné d’une mosaïque de cailloux de différentes couleurs, ensuite, une cour intérieure, un patio, pour nous servir de l’expression propre, d’une architecture évidemment moresque.

Ce patio était entouré de sveltes colonnes de marbre blanc d’un seul morceau, de la plus gracieuse proportion, dont les chapiteaux, d’un corinthien