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il ne m’arrive pas quelque malheur ! ce ciel trop bleu m’effraie. Et Juancho, qu’est-il devenu ? Ne fera-t-il pas encore quelque tentative insensée ?

— Oh ! pour cela, non, répondit la tia Aldonza à cette réflexion de Militona achevée à haute voix. Juancho est en prison, comme accusé de meurtre sur la personne de M. de Salcedo, et, vu les antécédents du gaillard, son affaire pourrait prendre mauvaise tournure.

— Pauvre Juancho ! je le plains maintenant. Si Andrès ne m’aimait pas, je serais si malheureuse ! »

Le procès de Juancho prenait une mauvaise tournure. Le fiscal présentait le combat nocturne sous forme de guet-apens et d’homicide n’ayant pas donné la mort par cause indépendante de la volonté de Juancho. La chose, ainsi considérée, devenait grave.

Heureusement Andrès, par les explications et le mouvement qu’il se donna, réduisit l’assassinat à un simple duel, à une arme autre, il est vrai, que celle employée par les gens du monde, mais qu’il pouvait accepter, puisqu’il en connaissait le maniement. La blessure, d’ailleurs, n’avait rien eu de grave ; il en était parfaitement rétabli, et, dans cette querelle, il avait eu, en quelque sorte, les premiers torts. Les résultats en avaient été trop heureux