Page:Gautier - Militona, Hachette, 1860.djvu/142

Cette page n’a pas encore été corrigée

belle ! Comment vous trouvez-vous maintenant ?

— Assez bien, répondit Andrès, grâce aux bons soins de mademoiselle.

— Que nous récompenserons convenablement de ses peines, interrompit Feliciana, par quelque cadeau, une montre d’or, une bague ou tout autre bijou à son choix. »

Cette phrase bénigne avait pour but de faire descendre la charmante créature du piédestal où la posait sa beauté.

Militona ainsi attaquée prit un air si naturellement royal et eut une telle fulguration de majesté, que Mlle Vasquez demeura toute interdite.

Edwards ne put s’empêcher de murmurer : It is a very pretty girl, oubliant que Feliciana comprenait l’anglais.

Andrès répondit d’un ton sec :

« De pareils services ne se payent pas.

— Oh ! sans doute, reprit Geronimo. Qui parle de payer ? c’est un simple témoignage de gratitude, un souvenir de reconnaissance, voilà tout.

— Vous devez être bien mal ici, cher Andrès, continua Mlle Vasquez en détaillant de l’œil tout ce qui manquait au pauvre logis.

— Monsieur a eu la bonté de ne pas se plaindre », dit