théâtre del Circo, et a pris une glace au café de la Bourse, répondit Argamasilla.
— L’homme du monde, habillé en majo, a fait plusieurs tours sur la place de Lavapiès et dans les rues adjacentes, flânant, lorgnant les manolas aux fenêtres ; ensuite il a bu une limonade à la neige, dans une orchateria de chufas, déposa Covachuelo.
— Chacun a pris le caractère de son costume, dissimulation profonde, infernale habileté, dit l’alcade ; l’un voulait se populariser et sonder les sentiments de la classe basse ; l’autre voulait assurer la haute de la sympathie et de la coopération populaires. Mais nous sommes là, nous veillons au grain ! Nous vous prendrons la main dans le sac, messieurs les conspirateurs, carlistes ou ayacuchos, progressistes ou retardataires. Ha ! ha ! Argus avait cent yeux, mais la police en a mille qui ne dorment pas. »
Cette phrase était le refrain du digne homme, son dada, son Lilla Burello. Il trouvait avec raison qu’elle remplaçait fort majestueusement une idée, quand l’idée lui manquait.
« Argamasilla et Covachuelo, vous aurez votre gratification. Mais ne savez-vous pas ce que sont devenus vos deux criminels (car ils le sont), après les allées et les venues exigées par leurs funestes projets ?