perdue, dussions-nous nous battre à coups de couteau, chacun un pied sur son corps, — je resterai. — Les escaliers dérobés, les armoires, les cabinets et toutes les machines de l’adultère seraient de pauvre ressource avec moi.
Je suis peu épris de ce qu’on appelle candeur virginale, innocence du bel âge, pureté de cœur, et autres charmantes choses qui sont du plus bel effet en vers ; j’appelle tout bonnement cela niaiserie, ignorance, imbécillité ou hypocrisie. — Cette candeur virginale, qui consiste à s’asseoir tout au bord du fauteuil, les bras serrés contre le corps, l’œil sur la pointe du corset, et à ne parler que sur un permis des grands-parents, cette innocence qui a le monopole des cheveux sans frisure et des robes blanches, cette pureté de cœur qui porte des corsages colletés, parce qu’elle n’a pas encore de gorge ni d’épaules, ne me paraissent pas, en vérité, un fort merveilleux ragoût.
Je me soucie assez peu de faire épeler l’alphabet d’amour à de petites niaises. — Je ne suis ni assez vieux ni assez corrompu pour prendre grand plaisir à cela : j’y réussirais mal d’ailleurs, car je n’ai jamais rien su montrer à personne, même ce que je savais le mieux. Je préfère les femmes qui lisent couramment, on est plus tôt arrivé à la fin du chapitre ; et en toutes choses, et surtout en amour, ce qu’il faut considérer, c’est la fin. Je ressemble assez, de ce côté-là, à ces gens qui prennent le roman par la queue, et en lisent tout d’abord le dénoûment, sauf à rétrograder ensuite jusqu’à la première page. Cette manière de lire et d’aimer a son charme. On savoure mieux les détails quand on est tranquille sur la fin, et le renversement amène l’imprévu.
Voilà donc les petites filles et les femmes mariées exclues de la catégorie. — Ce sera donc parmi les veuves