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MADEMOISELLE DE MAUPIN.

vide ou sur cette teinte brune et vague dont les peintres remplissent le champ de leur toile.

Les abords en sont très-pittoresques. — On arrive, par une grande route bordée de vieux arbres, à une étoile dont le milieu est marqué par un obélisque de pierre surmonté d’une boule de cuivre doré : cinq chemins font les pointes ; — puis le terrain se creuse tout à coup. — La route plonge dans une vallée assez étroite, dont le fond est occupé par une petite rivière qu’elle enjambe, par un pont d’une seule arche, puis remonte à grands pas le revers opposé, où est assis le village dont on voit poindre le clocher d’ardoises entre les toits de chaume et les têtes rondes des pommiers. — L’horizon n’est pas très-vaste, car il est borné, des deux côtés, par la crête du coteau, mais il est riant, et repose l’œil. — À côté du pont, il y a un moulin et une fabrique en pierres rouges en forme de tour ; des aboiements presque perpétuels, quelques braques et quelques jeunes bassets à jambes torses qui se chauffent au soleil devant la porte vous apprendraient que c’est là que demeure le garde-chasse, si les buses et les fouines, clouées aux volets, pouvaient vous laisser un moment dans l’incertitude. — À cet endroit commence une avenue de sorbiers dont les fruits écarlates attirent des nuées d’oiseaux ; comme on n’y passe pas fort souvent, il n’y a au milieu qu’une bande de couleur blanche ; tout le reste est recouvert d’une mousse courte et fine, et, dans la double ornière tracée par les roues des voitures, bourdonnent et sautillent de petites grenouilles vertes comme des chrysoprases. — Après avoir cheminé quelque temps, on se trouve devant une grille en fer qui a été dorée et peinte, et dont les côtés sont garnis d’artichauts et de chevaux de frise. Puis le chemin se dirige vers le château que l’on ne voit pas