Page:Gautier - Mademoiselle Dafne - recueil 1881.djvu/17

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

belle, trop jeune et trop en vogue pour qu’on pût songer à l’un de ces désastres vulgaires qui remettent lorsqu’elles vieiltissent ces créatures dans l’inconnu d’où elles sortent.

On en parla bien quinze jours au bois, à l’Opéra et au club, puis on n’y pensa plus. Paris a bien autre chose à faire que de s’occuper des étoiles filantes ; il manque à tout le monde et personne ne lui manque. Si vous venez c’est bien, si vous vous en allez c’est mieux, car vous faites place à un autre. Paris n’est pas long à dire aux femmes displicuit nasus tuus : ton nez a déplu. Le nez de la Boisfleury qui était fort bien fait ne déplaisait pas encore, mais celui de Zerbinette, gentiment retroussé à la Roxelane, le fit oublier au bout d’un mois.

Cependant il fallait bien que la Dafné fût quelque part. Elle n’était pas morte, on l’aurait su ; sa maison, ses chevaux, ses voitures n’avaient pas été mis en