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jour dont Marcelin illustre la Vie parisienne.

Or il advint qu’au milieu de son triomphe, à l’apogée de son succès, mademoiselle Dafné de Boisfleury disparut subitement. L’astre eut une éclipse et s’effaça du ciel de la galanterie. Qu’était-elle devenue ? des créanciers lassés d’attendre l’avaient-ils envoyée en villégiature à Clichy ? était-elle tombée amoureuse de quelque mineur séraphique exigeant d’elle un renoncement complet à Satan et à ses pompes ? un pacha civilisé, las de Géorgiennes, de Circassiennes et de négresses, lui avait-il proposé un engagement de cinq cent mille francs pour son sérail, avec clause de réclusion et de fidélité ? Personne n’en savait rien. On alla même jusqu’à supposer que, prise par quelque remords soudain, elle s’était enfouie au fond d’un monastère. À cette aventure, il fallait une explication bizarre et romanesque, car la Dafné était trop