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de tempête rehaussés par des sourcils et des cils bruns, singularité piquante due à la nature ou à l’art, mais en tout cas d’un bon effet. Sa peau était trop blanche pour n’être pas truitée de quelques taches de rousseur sous sa poudre de riz et sa couche de fard hortensia, mais ce défaut se compensait par l’extrême finesse du tissu, et, d’ailleurs, en ce siècle de maquillage, on a le teint qu’on veut. Ses lèvres ravivées d’une couche de carmin laissaient voir en s’entr’ouvrant des dents pures et bien rangées, mais dont les canines très pointues, faisaient penser à la denture des Elfes, des Nixes et autres créatures aquatiques d’un commerce dangereux.

Quant à ses toilettes, elles étaient très variées, mais toujours extravagantes ; pittoresques, cependant, comme des travestissements de carnaval. C’était un luxe fou et une surcharge bizarre de tous les brimborions qu’invente la mode du demi-monde, ne sachant plus où donner