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MADEMOISELLE DAFNÉ

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I


L’année dernière, il n’était question que de mademoiselle Dafné de Boisfleury, ou la Dafné, comme on l’appelait familièrement dans ce monde dont le plaisir semble être la principale ou pour mieux dire l’unique affaire. Tous ceux qui étaient d’un club quelque peu élégant, suivaient les courses de Chantilly et de la Marche, applaudissaient à l’Opéra la cantatrice ou la danseuse en vogue avec une fleur plantée à la boutonnière par Isabelle, jouaient à la paume et au cricket, patinaient sur le lac, soupaient au café

  1. Le manuscrit autographe de ce récit, publié sous le titre de Mademoiselle Dafné de Montbriand, porte celui de Mademoiselle Dafné de Boisfleury ; eau-forte dans la manière de Piranèse.