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à des petits clous de fauteuil et son petit nez qu’on prendrait pour une truffe du Piémont. Des mèches, frisées comme les peaux d’Astrakan, voltigent sur ce museau avec des hasards pittoresques, lui bouchant tantôt un œil, tantôt l’autre, ce qui lui donne la physionomie la plus hétéroclite du monde en la faisant loucher comme un caméléon.

Chez Myrza, la nature imite l’artificiel avec une telle perfection que la petite bête semble sortir de la devanture d’un marchand de joujoux. À la voir avec son ruban bleu et son grelot d’argent, son poil régulièrement frisé, on dirait un chien de carton, et, quand elle aboie, on cherche si elle n’a pas un soufflet sous les pattes.

Myrza, qui passe les trois quarts de son temps à dormir, dont, si on l’empaillait, la vie ne serait pas changée, et qui ne semble pas très-spirituelle dans le