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la danse. Notre artiste avait exécuté un menuet, un pas de gigue et une valse à deux temps. Bien des spectateurs bipèdes s’étaient joints aux spectateurs à quatre pattes, et Zamore eut l’honneur d’être applaudi par des mains humaines.

La danse était si bien passée dans ses habitudes, que, quand il faisait la cour à quelque belle, il se tenait debout, faisant des révérences, et les pieds en dehors, comme un marquis de l’ancien régime ; il ne lui manquait que le claque fourré de plumes sous le bras.

Hors de là, il était atrabilaire comme un acteur comique et ne se mêlait pas au mouvement de la maison. Il ne se bougeait que lorsqu’il voyait son maître prendre sa canne et son chapeau. Zamore mourut d’une fièvre cérébrale, causée, sans doute, par la surexcitation du travail qu’il s’était donné pour apprendre la scotisch, alors dans toute sa