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qualités qu’on attribue à la gente canine. Nous ne contestons nullement le mérite de Médor, de Turc, de Miraut et autres aimables bêtes, et nous sommes prêt à reconnaître la vérité de l’axiome formulé par Charlet : « Ce qu’il y a de mieux dans l’homme, c’est le chien. » Nous en avons possédé plusieurs, nous en avons encore, et si les dépréciateurs venaient à la maison, ils seraient accueillis par les aboiements grêles et furieux d’un bichon de La Havane et d’un lévrier qui leur mordraient peut-être les jambes. Mais notre affection pour les chiens est mélangée d’un sentiment de peur. Ces excellentes bêtes si bonnes, si fidèles, si dévouées, si aimantes, peuvent à un moment donné avoir la rage, et elles deviennent alors plus dangereuses que la vipère trigonocéphale, l’aspic, le serpent à sonnettes et le cobra-capello ; et cela nous modère un peu dans nos épan-