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Rien n’était plus amusant à voir que leur air empressé et furtif, et que leur mine attrapée quand ils arrivaient au bord de la nappe ; mais on leur tendait une planchette aboutissant à leur cage, et ils emmagasinaient leurs richesses dans leur garde-manger. Le couple se multiplia rapidement ; et de nombreuses familles d’une égale blancheur descendirent et montèrent les petites échelles de la cage. Nous nous vîmes donc à la tête d’une trentaine de rats tellement privés que, lorsqu’il faisait froid, ils se fourraient dans nos poches pour avoir chaud et s’y tenaient tranquilles. Quelquefois nous faisions ouvrir les portes de cette Ratopolis, et, montant au dernier étage de notre maison, nous faisions entendre un petit sifflement bien connu de nos élèves. Alors les rats, qui franchissent difficilement des marches d’escalier, se hissaient par un balustre, em-