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fut devenu grand, s’allongea en celui de Don-Pierrot-de-Navarre, infiniment plus majestueux, et qui sentait la grandesse. Don Pierrot, comme tous les animaux dont on s’occupe et que l’on gâte, devint d’une amabilité charmante. Il participait à la vie de la maison avec ce bonheur que les chats trouvent dans l’intimité du foyer. Assis à sa place habituelle, tout près du feu, il avait vraiment l’air de comprendre les conversations et de s’y intéresser. Il suivait des yeux les interlocuteurs, poussant de temps à autre de petits cris, comme s’il eût voulu faire des objections et donner, lui aussi, son avis sur la littérature, sujet ordinaire des entretiens. Il aimait beaucoup les livres, et quand il en trouvait un ouvert sur une table, il se couchait dessus, regardait attentivement la page et tournait les feuillets avec ses griffes ; puis il finissait par s’endormir,