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Jacques était du plus beau vert Véronèse qu’on puisse imaginer ; il avait l’œil vif, les écailles imbriquées avec une régularité parfaite, et des mouvements d’une agilité sans pareille. Jamais il ne quittait sa maîtresse et il se tenait habituellement caché dans une torsade de cheveux près de son peigne. Niché ainsi, il allait avec elle au spectacle, à la promenade, en soirée, ne trahissant jamais sa présence. Seulement quand la jeune fille jouait du piano il quittait son poste, lui descendait sur les épaules, s’avançait le long des bras, plutôt vers la main droite qui fait le chant que vers la main gauche qui fait l’accompagnement, témoignant ainsi de sa préférence pour la mélodie au détriment de l’harmonie.

Jacques habitait une boîte de verre garnie de mousse, qui avait autrefois contenu des cigares russes de la mai-