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comme ceux du crapaud, sont ajustés dans des espèces de capsules extérieures et jouissent d’une complète indépendance de mouvement. L’un regarde à gauche, tandis que l’autre regarde à droite ; une prunelle se dirige vers le plafond, l’autre vers le plancher, avec une variété de strabismes qui donnent à l’animal les physionomies les plus étranges. Une poche en manière de goître s’étend sous la mâchoire et prête à la pauvre bête un air de satisfaction orgueilleuse et de rengorgement stupide dont elle est bien innocente. Ses pattes, gauchement coudées, font des saillies anguleuses au-dessus de la ligne dorsale et se meuvent avec des efforts disgracieux et détraqués.

Un des caméléons était arrivé tout au haut de la corde, au centre de la rosace, et tâtait le plafond d’une de ses pattes