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À moi la princesse Parvati ! à moi la délicieuse fleur humaine que j’aimais par-dessus tout ! C’était moi qui devais la garder, veiller sur elle, être près d’elle toujours ! Cela m’emplit d’un si grand enthousiasme que je lançai un coup de trompette tellement formidable que tous les assistants frissonnèrent.

Je m’arrêtai court, penaud et inquiet. J’avais peut-être effrayé aussi ma bien-aimée qui ne voudrait pas de moi pour gardien. Il n’en était rien, au contraire ; elle riait aux éclats en frappant l’une contre l’autre ses petites mains, et criait :

— Encore ! encore !

Si bien que je recommençai la fanfare, mais en l’adoucissant un peu.