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son cou un homme. Il me fit comprendre, par de légers coups de trompe, que je devais fléchir une de mes jambes de devant, afin que celui qui m’avait donné à manger pût monter sur mon dos. J’obéis, résigné à tout, et, très lestement, l’homme s’élança et s’installa
j’étais si affamé que j’oubliai tout orgueil.
près de ma tête ; puis il me piqua l’oreille avec une pointe de fer, mais doucement, pour m’indiquer seulement qu’il était armé, et qu’il pouvait, au moindre signe de rébellion, me faire très mal à cet endroit de l’oreille, si sensible chez nous. Suffisamment averti, je ne donnai