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maçons ; et partout son défaut l’avait empêché d’être gardé longtemps. Maintenant, il s’employait le plus souvent à aider les portefaix et les terrassiers, et vivait de bien maigres salaires, dont il dépensait la plus grande partie à acheter de cette liqueur jaune que les Européens nomment eau-de-vie, je ne sais pourquoi : car il me semble qu’elle tue lentement les hommes, plutôt qu’elle ne les fait vivre.


J’AI TRANSPORTÉ DE LOURDS FARDEAUX.

Grâce à moi, Moukounji fut un peu moins misérable ; il me louait pour transporter de lourds fardeaux, il se louait lui-même pour en porter de légers ; et les grossiers légumes dont il me nourrissait ne lui coûtaient pas la différence entre les salaires d’autrefois et ceux d’aujourd’hui.